
Dans cet article remarquable publié dans Douleur et Analgésie, Antoine Stephan, kinésithérapeute-ostéopathe à Saint-Malo et membre de la Commission Rééducation et Réadaptation de la SFETD, explore avec Julien Nicolas, médecin à la Maison de santé Laënnec (Pleudihen-sur-Rance), un territoire encore peu balisé : celui des métaphores énactives de la douleur (MED).
Les auteurs partent d’un constat clinique simple : les patients utilisent spontanément des images fortes pour décrire leurs douleurs – « barre dans le dos », « tête dans un étau », « oursin dans le ventre ». Loin d’être de simples figures de style, ces métaphores sont, selon Stephan et Nicolas, de véritables outils de pensée incarnée, enracinés dans l’expérience corporelle.
Une approche à la fois phénoménologique et cognitive.
S’appuyant sur la théorie des métaphores conceptuelles de Lakoff et Johnson et sur la cognition incarnée, l’article montre que la métaphore ne relève pas seulement du langage : elle structure la façon dont nous percevons et conceptualisons la douleur. Stephan introduit ici la notion de « métaphore énactive », c’est-à-dire un pont entre le mouvement psychique et le mouvement physique : les mots activent le corps, et le corps, en retour, transforme les mots.
De la consultation à la co-construction thérapeutique.
L’étude défend l’intégration des MED dès l’anamnèse : elles améliorent la communication, orientent le diagnostic, et permettent de repérer les dimensions psychologiques (catastrophisation, anxiété, dépression). Stephan illustre son propos par des cas cliniques concrets : une patiente décrivant « un abricot dans le vagin » trouve, grâce à l’accueil de sa métaphore, un nouvel espace de sens et de soulagement.
Du mouvement des mots au mouvement du corps.
Les auteurs vont plus loin : explorer une métaphore, c’est déjà créer du mouvement. Ils montrent comment les patients, en modifiant leurs images (« biscotte qui s’effrite » devenant « galet qui glisse »), transforment leur rapport corporel à la douleur. Le thérapeute, par son écoute active, peut ainsi favoriser un processus de rééducation sensorimotrice et cognitive.
Le Clean Language comme un catalyseur.
Stephan plaide pour l’usage du Clean Language, approche développée par David Grove, qui permet au patient d’explorer ses métaphores sans interférence. Cet outil linguistique, explique-t-il, soutient l’autonomie du patient et enrichit la relation thérapeutique.
En conclusion:
Antoine Stephan propose de considérer la métaphore comme un instrument clinique majeur. Par les métaphores énactives, la douleur cesse d’être un simple symptôme ; elle devient un mouvement à écouter, à comprendre et à transformer.
Une approche à la fois scientifique, poétique et profondément humaine, qui replace le patient au centre du soin.
Les auteurs partent d’un constat clinique simple : les patients utilisent spontanément des images fortes pour décrire leurs douleurs – « barre dans le dos », « tête dans un étau », « oursin dans le ventre ». Loin d’être de simples figures de style, ces métaphores sont, selon Stephan et Nicolas, de véritables outils de pensée incarnée, enracinés dans l’expérience corporelle.
Une approche à la fois phénoménologique et cognitive.
S’appuyant sur la théorie des métaphores conceptuelles de Lakoff et Johnson et sur la cognition incarnée, l’article montre que la métaphore ne relève pas seulement du langage : elle structure la façon dont nous percevons et conceptualisons la douleur. Stephan introduit ici la notion de « métaphore énactive », c’est-à-dire un pont entre le mouvement psychique et le mouvement physique : les mots activent le corps, et le corps, en retour, transforme les mots.
De la consultation à la co-construction thérapeutique.
L’étude défend l’intégration des MED dès l’anamnèse : elles améliorent la communication, orientent le diagnostic, et permettent de repérer les dimensions psychologiques (catastrophisation, anxiété, dépression). Stephan illustre son propos par des cas cliniques concrets : une patiente décrivant « un abricot dans le vagin » trouve, grâce à l’accueil de sa métaphore, un nouvel espace de sens et de soulagement.
Du mouvement des mots au mouvement du corps.
Les auteurs vont plus loin : explorer une métaphore, c’est déjà créer du mouvement. Ils montrent comment les patients, en modifiant leurs images (« biscotte qui s’effrite » devenant « galet qui glisse »), transforment leur rapport corporel à la douleur. Le thérapeute, par son écoute active, peut ainsi favoriser un processus de rééducation sensorimotrice et cognitive.
Le Clean Language comme un catalyseur.
Stephan plaide pour l’usage du Clean Language, approche développée par David Grove, qui permet au patient d’explorer ses métaphores sans interférence. Cet outil linguistique, explique-t-il, soutient l’autonomie du patient et enrichit la relation thérapeutique.
En conclusion:
Antoine Stephan propose de considérer la métaphore comme un instrument clinique majeur. Par les métaphores énactives, la douleur cesse d’être un simple symptôme ; elle devient un mouvement à écouter, à comprendre et à transformer.
Une approche à la fois scientifique, poétique et profondément humaine, qui replace le patient au centre du soin.