Hypnose Médicale
Formation en Hypnose Médicale, Paramédicale, réservée exclusivement au Corps Médical, aux thérapeutes titulaires d'un diplôme d'Etat, ou d'un numéro Adeli. Formations en Hypnose centrées Douleur Chronique et Aiguë, EMDR-IMO

Edito : La douleur. Dr Henri BENSOUSSAN



Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°53


Edito : La douleur. Dr Henri BENSOUSSAN
Les neurosciences nous éclairent sur les différents modes de fonctionnement du cerveau. Nous comprenons mieux certains comportements, mais aussi de quelles manières les thérapies, médicamenteuses ou non, agissent. Elles apporteront de nombreuses autres informations que nous espérons utiles à la création de nouveaux antalgiques qui font cruellement défaut dans la pratique clinique.

D’autres types de recherche sur la douleur sont sources de compréhension et d’espoirs thérapeutiques. Une équipe de l’Université de Montpellier est ainsi en mesure d’expliquer la chronicisation de la douleur : lors de la lésion traumatique, des cellules sanguines immunitaires présentes sur le lieu du traumatisme facilitent la cicatrisation tissulaire et sécrètent de nombreuses substances, parmi lesquelles la cytokine FL qui se fixe sur le récepteur FLT3 situé sur le neurone sensitif et participe à la création de la chronicisation de la douleur. En bloquant chez la souris le récepteur FLT3, on supprime la douleur de manière durable. Ce blocage peut être obtenu avec certains traitements utilisés dans les leucémies myéloïdes aiguës, mais leur utilisation au long cours s’avère toxique. Une équipe de l’Université de Strasbourg a mis au point une molécule, le BDT001, bloquant la liaison entre FL et FLT3. Elle est efficace dans le modèle animal sur la douleur neuropathique qui est rapide- ment et durablement soulagée : un bel espoir pour les patients et les thérapeutes.

La perte de la capacité à réprimer la douleur semble liée à la perte de la protéine KCC2 qui facilite l’entrée des ions chlorure dans la cellule et régule ainsi l’inhibition de la douleur. Cette protéine intervient dans le phénomène de l’hyperalgie que l’on rencontre lors de l’utilisation de la morphine qui en diminuant la KCC2 augmente de façon paradoxale la douleur. Une équipe de l’Université de Saclay a utilisé une molécule d’enképhaline C, peptide libéré par les neurones lors de la douleur. Cepe dant, la durée de vie des enképhalines es trop courte pour être utilisée en thérapie.

En couplant l’enképhaline avec une molécule de graisse, Patrick Couvreur a fabriqué des nanoparticules antalgiques qui, ne passant pas la barrière hémato-encéphalique, ne provoquent pas d’accoutumance. Pour le moment il n’existe pas de certitude que cette recherche aboutisse à la création d’un nouveau médicament. Ce n’est pas le cas pour l’opiorphine, molécule présente dans la sa- live, découverte par Catherine Rougeot de l’Institut Pasteur de Paris. L’action de l’opiorphine est plus puissante que celle de la morphine et non addictogène. Des essais cli- niques ont déjà débuté avec cette nouvelle molécule. Les études génétiques sur les phénomènes douloureux sont moins connues. Le gène le plus étudié est SCN9A qui code le canal protéique qui émet les signaux de la douleur. Une bonne connaissance du génome du patient devrait aboutir à la mise en place d’un traitement personnalisé.
La plupart des auteurs étudiant la douleur chronique signalent à quel point elle perturbe la vie des patients et insistent sur le fait qu’il ne faut pas tout miser sur la prise en charge médicamenteuse. Un nouvel outil nous est proposé par Maryne Cotty-Eslous de l’Université de Bordeaux. Il s’agit d’une application pour smart- phone appelée Lucine. Lucine évalue rapidement par un questionnaire le niveau de douleur ressenti et propose une action de soulagement : relaxation multisensorielle, cohérence cardiaque, immersion en réalité virtuelle... Le principe de fonctionnement de Lucine est « soit de détourner l’attention du cerveau, soit de baisser le niveau de cortisol, soit de provoquer un orgasme cérébral qui va permettre de sécréter de l’ocytocine et des endorphines et ainsi diminuer le seuil de la douleur ».

Nous publions dans ce numéro le travail de plusieurs groupes d’infirmières de l’Institut Gustave-Roussy. Elles ont rédigé des fiches de soins concernant l’introduction et l’utilisation de l’hypnose dans leur pratique quotidienne. Félicitations à Sophie Cohen qui les a formées.
Bonne lecture... et ne l’oubliez pas : à vos stylos !


Les suggestions post-hypnotiques: à la lumière des Erickson. Dr Dominique MEGGLÉ
Les suggestions post-hypnotiques (SPH) constituent un sujet peu étudié en hypnose, pourtant essentiel. Des centaines de rencontres avec des stagiaires m’ont fait prendre conscience que la différence substantielle entre une prescription de tâche donnée à l’état de vigilance ordinaire et une SPH n’était pas perçue. Pour la plupart, une SPH est simplement une tâche que l’hypnotiste demande au sujet d’exécuter après la séance.

Soins palliatifs: Un espace de vie et de projets. Dr Jean BECCHIO
Nous sommes au début des années 1970... du siècle dernier, et le jeune étudiant en médecine que je suis découvre l’univers de la cancérologie. Pour financer mes études, je travaille la nuit dans un grand centre parisien spécialisé dans le traitement de cette affection. J’y découvre les patients, la maladie et son traitement.

Ejaculation précoce, corps et Hypnose. Stéphanie DELACOUR
La sexualité est un sujet personnel et intime pour chacun d’entre nous. La sexualité est régie par des croyances, des jugements de valeur, des idéaux, des expériences et, nous l’oublions bien souvent, par nos habiletés corporelles, c’est-à-dire la fluidité du bassin et l’utilisation du corps dans son ensemble. Passer la porte du psychologue pour un trouble sexuel demande beaucoup de courage. 

Note Huitième. Selon François Roustang. Sylvie LE PELLETIER-BEAUFOND
Quand résistance rime avec transe. « Pas de modification sans résistance ou passage par la résistance, pas de modification sans perception de l’obstacle à la modification. Mais à l’inverse, pas de modification non plus sans la transe. (...) Ces deux formules doivent être effectuées conjointement... »

Edito : La douleur. Dr Henri BENSOUSSAN
Les neurosciences nous éclairent sur les différents modes de fonctionnement du cerveau. Nous comprenons mieux certains comportements, mais aussi de quelles manières les thérapies, médicamenteuses ou non, agissent. Elles apporteront de nombreuses autres informations que nous espérons utiles à la création de nouveaux antalgiques qui font cruellement défaut dans la pratique clinique.

Projet de soin avec l'hypnose. Géraldine GARESSE et Emilie CARRE
SITUATION ET CIBLE. Biopsie hépatique, ganglionnaire, sous- cutanée dans le cadre d’un essai de phase 1 : permet de connaître le profil moléculaire de la pathologie cancéreuse et/ou son récepteur spécifique. Contexte : patient multitraité et fréquemment en échec thérapeutique.
PEC de toute pathologie cancéreuse.

Projet de soin d’hypnoanalgésie. Anne-Sophie DUHAMEL
1. IDENTIFIER LA SITUATION ET DÉFINIR LA CIBLE. Cible: Patientes prises en charge dans le cadre de cancers gynécologiques (cancer du col de l’utérus, de l’endomètre ou du vagin). Réalisation d’un traitement par curie-thérapie chez ces patientes ayant eu plus ou moins de la radiothérapie avec chimiothérapie concomitante.

Insomnie et hypnose. Marie-Hélène EMERY
L’habitude du soignant est de poser des questions et de se fixer sur l’inconfort du patient, alors que l’hypnose permet l’ouverture à ce qui lui est agréable, à l’état de bien- être. En collaboration avec Sophie Cohen, je propose un protocole d’induction au sommeil par hypnose.

Projet de soin avec l'hypnose: pose de sonde naso-gastrique. Anne CLOZEAU et Khadija MAHIDDINE
1. OBJECTIF DE SOIN: Amélioration de la pose d’une sonde gastrique chez un enfant de bas âge. A l’heure actuelle, ce soin se déroule à l’aide du méopa, de la xylocaïne en spray dans le nez associé avec contention du patient le plus souvent en présence de l’un des parents, que l’on peut être amené à faire sortir lorsque l’enfant ne veut pas coopérer.

Edito: Les émotions. Dr Julien BETBÈZE
Depuis le début de la psychothérapie moderne, l’importance de l’affect a été reconnue comme une modalité centrale du changement thérapeutique. Ainsi Pierre Janet a mis en évidence le rôle majeur de la dimension affective dans la perception de la réalité. Cette dimension rend possible un ajustement dans les relations humaines. Il y a ainsi un lien entre cette dimension liée à l’accueil des émotions et la singularité individuelle. 

Les émotions. Emoi…et moi, émois ou les constantes variables. Gérard OSTERMANN et Micheline CLAUDON
Les émotions jouent un rôle prépondérant pendant toute notre vie. C’est une constatation et il n’y a aucun doute à ce sujet. Les personnes en général joyeuses, détendues, enthousiastes sont déclarées heureuses même si les conditions dans les- quelles elles vivent sont modestes. Dans la vie de tous les jours, nous sommes amenés à changer régulièrement de contexte relationnel, ce qui suppose des capacités d’ajustement.

Emotions et relation dans les états dépressifs. Dr Julien BETBÈZE
Pendant longtemps, le paradoxe de la culture psychologique dominante a été de vouloir penser la relation thérapeutique en ignorant le lien entre relation et subjectivité. En s’intéressant à un sujet indépendant de la relation, celle-ci est devenue un mystère, réduite à la suggestion et au transfert, et les émotions ont été perçues comme émanant d’une subjectivité pathologique. 

« Et l’effondrement, vous y croyez docteur ? » Dr Stefano COLOMBO
Frédéric vient de quitter le tram qui l’amène sur une jolie place où une fontaine hésite à reprendre ses jeux d’eau après la pause hivernale. Il marche d’un pas régulier. Le calme semble s’échapper des empreintes de ses semelles. Son regard, un peu dans le vague, n’accroche aucun regard des passants qui frôlent sa silhouette. Quelles pensées peuvent-elles bien traverser sa tête ? Est- il soucieux ? Indifférent ? Serein ?

Saine phobie. Dr Adrian CHABOCHE
Chères lectrices, chers lecteurs, Le patient vient nous trouver en se munissant de sa plainte. Il nous la confie, nous l’expose, et attend de nous la guérison. Mais laquelle ? La plainte est souvent le motif de consultation, le prétexte physique, psychique et social pour rencontrer quelqu’un dont le rôle est celui de soigner. Une idée selon laquelle on guérit parce qu’on n’a plus la plainte. Le symptôme a disparu, alors nous ne sommes plus malades.

Yoga, une approche energétique, corporelle et méditative. Dr Dina ROBERTS
Lors d’un voyage dans le nord-est de la Thaïlande, mon intérêt pour la méditation m’a amené à découvrir la pratique du yoga. Le hasard, en effet, m’a conduit à une séance de méditation où j’ai rencontré Pancho qui organisait dès le lendemain un stage intensif de yoga de sept jours.

L'Entretien du Dr Giuseppe De Benedittis par le Dr Gérard FITOUSSI
Pouvez-vous nous donner quelques informations sur votre famille ? Giuseppe De Benedittis : Je suis né dans une petite ville du sud de l’Italie, Puglia. Ma famille tenait une boutique de torréfaction de café. Mon père m’a encouragé à poursuivre mes aspirations et j’ai effectué mes études de médecine à la prestigieuse Université de Padoue. Je suis de- venu neurochirurgien.

Notes de lecture par Sophie COHEN
Abécédaire François Roustang. Sylvie Le Pelletier-Beaufond, que la revue « Hypnose & Thérapies brèves » connaît bien et apprécie, publie un abécédaire dans une forme très ori- ginale où les notions se font véritablement écho. C’était un des derniers pro- jets réalisés avec François Roustang.  

Notes de lecture par Julien BETBÈZE
Dire bonjour à nouveau, sous la direction de Catherine Mengelle et Pierre Blanc-Sahnoun. Le texte majeur de l’approche narrative sur le deuil est enfin publié dans le livre Dire bonjour à nouveau édité chez Satas. La traduction du texte de Michael White est excellente et permet de comprendre la finesse de sa pensée dans la résolution des deuils pathologiques. 

Notes de lecture par Christine GUILLOUX
Voici deux ouvrages sur le traumatisme qui s’appuient sur des histoires de vie et présentent deux abords différents du traumatisme : Ben Furman questionne les survivants et reçoit réponse de ceux qui expriment leur résilience, Bessel van der Kolk présente des survivants venus ou adressés à un Trauma Center. Il n’est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse, Ben Furman

Laurent Gross
Infirmier anesthésiste, formateur au CHTIP Collège Hypnose Thérapies Intégratives Paris et au sein... En savoir plus sur cet auteur



Rédigé le 05/11/2019 à 17:17 | Lu 1082 fois modifié le 07/11/2019




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